Si je devais décrire d'un seul mot la musique de Beethoven, je choisirais "orageuse"...
Il est capable de grands moments de douceur élégiaque comme de passages violents et déchaînés, ainsi que de ruptures de ton soudaines et violentes. Un bon exemple, cette sonate "Clair de Lune", la plus connue, qui commence comme un rêve sombre et mélancolique, se poursuit par un mouvement gai et enlevé comme un réveil bucolique et s'achève par une formidable tempête !
Ce qui fait la force exceptionnelle de sa musique, au-delà de son génie pour la composition, ce sont ces oppositions dynamiques et rythmiques qui font exploser le cadre dans lequel elle s'exprime.
Bien sûr, confronté au drame ultime pour un musicien que constitue la perte de l'ouïe, Beethoven va progressivement se tourner vers son monde intérieur et créer des œuvres plus sombres, plus difficiles d'accès.
À l'opposé, Bach, lui, a vécu une vie modeste de fonctionnaire, bon père de famille (vingt enfants, dont dix morts en bas age), entièrement guidé par la foi et la musique. Ses contemporains ne virent en lui qu'un organiste de génie et ses œuvres furent oubliées pendant près d'un siècle avant de réapparaître sur le devant de la scène. Si sa musique est si lumineuse, d'une beauté si parfaite, c'est peut-être parce qu'elle est celle d'un homme humble qui tire son inspiration avant tout de sa foi.
Enfin, Chopin... Pianiste virtuose, homme de salon plongé au cœur de la période romantique, ami de George Sand... Une musique brillante et expressive, plus accessible aussi... et peut-être un peu moins profonde.
À lire pour une idée plus précise de ce que signifie "musique romantique" :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Musique_romantique